8 bonnes pratiques pour instaurer une culture du feedback en entreprise

A peine plus d’un salarié sur deux, 53%, s’estime satisfait de la reconnaissance de son travail.* Un chiffre qui en dit long sur l’état des relations professionnelles aujourd’hui : manque de retours, absence de valorisation, communication distante… Dans de nombreuses entreprises, le feedback est encore perçu comme un exercice délicat, parfois rare, souvent mal maîtrisé.

Pourtant, le besoin de reconnaissance n’a jamais été aussi fort. Les collaborateurs veulent comprendre leur impact, savoir ce qu’ils font bien, ce qu’ils peuvent améliorer et comment évoluer. Ils attendent de leurs managers une présence, un dialogue et un accompagnement plus régulier.

C’est là que la culture du feedback prend tout son sens : un environnement où l’on se parle clairement, fréquemment, et avec l’intention de progresser ensemble. Une culture qui renforce la confiance, fluidifie la collaboration et améliore autant la performance que le bien-être au travail.

Dans cet article, on décrypte ce qu’est une culture du feedback, pourquoi elle est essentielle et les bonnes pratiques pour l'instaurer dans votre entreprise.

*Source : Baromètre annuel de l’observatoire de la qualité de vie au travail, première édition, décembre 2024.

 

Qu’est-ce qu’une “culture du feedback” en entreprise ?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un feedback ?

Avant de parler de culture du feedback, commençons par la base. Le feedback, c’est tout simplement un retour donné à une personne sur une action, un comportement ou un résultat, avec un objectif : l’aider à comprendre ce qui fonctionne bien et ce qui peut être amélioré.

Contrairement à une critique ou à un jugement, le feedback est :

  • Factuel : il décrit une situation précise, pas une opinion vague ;
  • Constructif : il vise la progression, pas la sanction ;
  • Immédiat ou quasi immédiat : plus il est donné proche de l’action, plus il est utile ;
  • Mutuel : il peut circuler du manager vers le collaborateur, mais aussi l’inverse, ou même entre pairs.

L’idée n’est jamais de “dire ce qui ne va pas”, mais de faire grandir, d’ajuster et de fluidifier la collaboration.

Les différents types de feedback à maîtriser 

Un feedback peut prendre plusieurs formes :

Le feedback positif : renforcer ce qui fonctionne
  • Il permet de valoriser les efforts, renforcer les bons comportements, motiver durablement. Il est précis, factuel et sincère.
  • Exemple : “Ta présentation était claire, notamment la partie sur les recommandations”.
Le feedback constructif : corriger sans démotiver
  • Il est délicat car il vise un ajustement, une perspective d’amélioration.
  • Il permet de clarifier les attentes, corriger une situation, éviter que le problème ne se répète.
  • Exemple : “Sur la réunion de ce matin, on a manqué de structure. On peut préparer un ordre du jour la prochaine fois ?”.
Le feedforward : orienter vers l’avenir
  • Popularisé par Marshall Goldsmith, le feedforward consiste à donner des pistes pour progresser, sans revenir longuement sur ce qui n’était pas optimal.
  • Il répond à une question : “Comment faire mieux la prochaine fois ?”
  • Il est très utile quand un collaborateur débute, que la situation ne peut pas être corrigée (exemple : la présentation est terminée) ou quand on veut encourager l’innovation.
  • Exemple : “Pour ta prochaine intervention, tu pourrais ajouter un exemple client pour rendre le message encore plus concret.”
Le feedback à chaud : immédiat et efficace
  • Il intervient juste après une action : réunion, présentation, échange client, etc.
  • Ses avantages : les faits sont frais dans la mémoire, les ajustements peuvent être rapides et la dynamique d’apprentissage est plus fortes
  • Attention cependant : à chaud ne veut pas dire impulsif. Il doit rester posé, clair et bienveillant.
Le feedback à froid : utile pour prendre du recul
  • Il est donné après un délai, souvent lors d’un point hebdomadaire ou d’un 1:1.
  • Il permet : d’aborder une situation avec plus de recul, d’éviter les réactions émotionnelles et de traiter les sujets plus sensibles.
  • Le feedback à chaud et à froid sont complémentaires : l’un ajuste, l’autre analyse.
Le feedback entre pairs : horizontal et collaboratif
  • Il circule entre collègues, sans passer par le manager.
  • Il est particulièrement utile pour fluidifier la communication dans les équipes, renforcer la confiance et détecter rapidement les blocages.
Le feedback 360° : une vision complète
  • Il combine les retours du manager, des pairs, des collaborateurs, parfois des clients ou partenaires.

préparer questions entretien dembauche

Et la culture du feedback… c’est quoi ?

On parle beaucoup de feedback, mais beaucoup moins de culture du feedback. Et pourtant, il y a une nuance.

Dans certaines entreprises, le feedback existe… mais uniquement une fois par an, lors de l’entretien annuel, ou à la suite d’un problème. C’est un feedback ponctuel, souvent perçu comme une évaluation ou un jugement. Rien à voir avec une vraie culture du feedback.

Une culture du feedback, c’est quoi alors ? C’est un environnement dans lequel donner et recevoir du feedback fait partie du quotidien, de manière naturelle, transparente et constructive.

Le feedback n’est plus une exception : il devient une habitude collective.

Une culture du feedback repose sur trois piliers essentiels :

1. La régularité 

Le feedback ne s’improvise pas une fois par trimestre : il circule au fil des projets, des réunions, des collaborations.

On donne du feedback “à chaud”, mais aussi dans des moments dédiés (1:1, bilans d’étape, REX).

2. La sécurité psychologique 

Pour qu’un collaborateur écoute, progresse et ose s’exprimer, il doit se sentir en confiance.

La culture du feedback crée ce cadre : on ne juge pas les personnes, on parle des faits et on cherche à construire, pas à blâmer.

3. L’alignement sur un objectif commun 

Le feedback ne doit jamais être une arme ou une critique gratuite.

Il sert à :

  • Améliorer un projet ;
  • Soutenir la progression d’un collaborateur ;
  • Renforcer la collaboration ;
  • Fluidifier la communication.

Chaque situation appelle un type de feedback spécifique ; et c’est cette diversité qui permet à la culture du feedback de devenir un véritable moteur de progression.

Dans les organisations où le feedback est fréquent, les collaborateurs sont 2 fois plus engagés, 3 fois moins susceptibles de chercher un autre emploi et 1,4 fois plus susceptibles de rester dans l’entreprise. Source : Employee Performance & Impact Trends, Quantum Workplace, 2025

 

La culture du feedback : quels sont les bénéfices pour l’entreprise, les managers et les collaborateurs ?

Quand le feedback circule de manière régulière, saine et constructive, toute l’organisation en bénéficie, de la direction aux équipes opérationnelles.

Pour l’entreprise : une performance globale renforcée

Une culture du feedback bien installée permet de :

  • Accélérer la prise de décision : les problèmes sont identifiés plus vite, les ajustements se font en continu ;
  • Améliorer la qualité et l’efficacité des projets : chacun sait ce qui est attendu et peut s’améliorer au fil de l’eau ;
  • Stimuler l’innovation : les collaborateurs se sentent suffisamment en confiance pour proposer des idées, tester, se tromper et apprendre ;
  • Renforcer l’engagement et la rétention : les entreprises où le feedback est régulier sont perçues comme plus justes, plus humaines, plus transparentes ;
  • Améliorer la collaboration inter-équipes : les silos se réduisent, les tensions diminuent, les objectifs s’alignent.

En bref : une entreprise qui pratique le feedback se développe plus vite et de manière plus durable.

87% des salariés déclarent que la reconnaissance améliore leur satisfaction au travail. Source : Nectar, 2025

processus de recrutement-3

Pour les managers : un leadership plus clair et plus efficace

Les managers gagnent énormément à pratiquer le feedback :

  • Ils clarifient leurs attentes, ce qui évite les incompréhensions et les frustrations ;
  • Ils développent leurs équipes grâce à des retours réguliers et personnalisés ;
  • Ils repèrent plus vite les forces, les points de vigilance et les potentiels à développer ;
  • Ils réduisent les tensions en adressant les sujets dès leur apparition, avant qu’ils ne s’enveniment ;
  • Ils construisent une relation de confiance avec leurs collaborateurs, essentielle pour la motivation et la fidélisation.

Un manager qui maîtrise le feedback n’est plus seulement un “chef”, mais un coach.

82% des Français estiment que le style de management a un impact direct sur leur bien-être au travail. Source : étude .becoming pour La Compagnie des Lavandières, 2025

 

Pour les collaborateurs : plus de clarté, plus de progression, plus de reconnaissance

Le feedback est souvent perçu comme exigeant… alors qu’il est, en réalité, profondément rassurant quand il est bien fait :

  • Ils savent où ils en sont, ce qu’ils font bien, ce qu’ils peuvent améliorer ;
  • Ils progressent plus vite, car les retours sont concrets et actionnables ;
  • Ils se sentent reconnus : un feedback positif sincère a un impact énorme sur la motivation ;
  • Ils osent davantage communiquer, poser des questions, demander de l’aide ;
  • Ils se sentent impliqués, car on leur donne de la visibilité sur leurs contributions.

Résultat : plus d’engagement, plus d’autonomie et une meilleure expérience collaborateur.

Une bonne culture du feedback crée un cercle vertueux :

  • des collaborateurs mieux accompagnés,
  • des managers plus efficaces,
  • et une entreprise plus performante.

46% des salariés déplorent l’absence de reconnaissance de leur travail. Source : Baromètre annuel de l’observatoire de la qualité de vie au travail, première édition, décembre 2024.

 

Les règles d'or pour donner un bon feedback

Donner un feedback, ce n’est pas dire “bravo” ou “ce n’est pas bien”. C’est un exercice de précision, qui demande un peu de méthode, beaucoup d’écoute et une intention positive. Voici les règles incontournables pour qu’un feedback soit utile… et bien reçu.

#1. Parlez de faits, pas de jugements

Un feedback doit s’appuyer sur des éléments observables :

“Tu es désorganisé.”
✔️ “Depuis deux semaines, les comptes rendus arrivent avec un jour de retard.”

Plus le feedback est factuel, plus il est juste ; et moins il crée de défense.

#2. Donnez-le au bon moment

Un feedback efficace est un feedback donné dans un délai raisonnable, au moment où il peut encore être utile.

L’objectif n’est pas forcément d'intervenir immédiatement, mais d’éviter d’attendre tellement longtemps que les faits deviennent flous ou que l’apprentissage soit perdu.

Deux options existent, selon la situation :

  • Le feedback à chaud, quand l’échange peut se faire sereinement juste après l’action : les faits sont frais, les ajustements peuvent être rapides ;
  • Le feedback “à froid”, lorsque l’émotion est trop présente, que la situation nécessite du recul, ou qu’un cadre plus formel (1:1, point hebdo) est plus approprié.

Ce qui compte vraiment : choisir le moment où le collaborateur sera le plus réceptif, sans laisser passer trop de temps.

#3. Clarifiez votre intention

Le feedback n’est jamais une sanction.

Dites-le clairement : “Je te partage ça pour t’aider à progresser / pour que le projet avance mieux / pour éviter que ça se reproduise.”

Une bonne intention… ça s’entend.
processus de recrutement bonnes pratiques-2

#4. Utilisez une structure simple

Deux méthodes fonctionnent particulièrement bien :

Méthode SBI (Situation – Behavior – Impact)

  • Situation : où / quand ;
  • Comportement : ce que vous avez observé ;
  • Impact : la conséquence.

Exemple : “Lors de la réunion de lundi (Situation), tu as coupé deux fois Julie (Comportement). Cela a freiné la discussion et elle n’a pas pu aller au bout de ses idées (Impact).”

Méthode DESC (Décrire – Exprimer – Suggérer – Conclure) :

  • Décrire : exposer les faits, pas de jugement ni d’interprétation ;
  • Exprimer : partager comment la situation vous affecte ou affecte l’équipe, le projet, etc. L’idée n’est pas d’accuser mais d’expliquer l’effet concret ;
  • Suggérer : proposer une piste d’ajustement, un comportement alternatif ou une nouvelle manière de faire ;
  • Conclure : résumer, encourager, fixer un point de suivi si nécessaire (on renforce la confiance, on montre son soutien).

Idéale pour les sujets sensibles, car elle incite au dialogue.

Exemple : un collaborateur rend systématiquement ses livrables en retard, ce qui ralentit le travail de l’équipe. Feedback avec la méthode DESC :

  • “Depuis trois semaines, les rapports hebdomadaires me sont envoyés entre un et deux jours après la date prévue.” (Décrire : faits concrets, précis, sans jugement)
  • “Cela complique l’organisation de l’équipe, car les autres membres ne peuvent pas avancer sur leurs analyses tant que les rapports ne sont pas finalisés.” (Exprimer l’impact : conséquences, pas d’opinion personnelle)
  • “Pour que tout le monde puisse travailler sereinement, je te propose qu’on vérifie ensemble si certaines étapes te prennent trop de temps, ou si on peut ajuster la manière de préparer le rapport. On peut aussi mettre en place un rappel automatique si ça t’aide.” (Suggérer une solution : pistes concrètes, impliquer la personne)
  • “Merci pour ton implication. Je suis sûr qu’en ajustant un peu l’organisation, on pourra éviter ces retards. On fait un point dans quinze jours pour voir comment ça se passe ?” (Conclure positivement : encouragement, soutien et suivi)

#5. Soyez précis sur ce qui doit continuer… et ce qui doit changer

Un bon feedback, ce n’est pas juste “dire ce qui ne va pas”.

C’est aussi renforcer ce qui fonctionne.

✔️ “Ta présentation était très claire, surtout la partie sur les recommandations. Pour la prochaine fois, tu peux gagner du rythme en limitant les détails techniques.”

Le collaborateur sait exactement sur quoi s’appuyer… et quoi ajuster.

#6. Laissez de la place à l’échange

Le feedback n’est pas un monologue.

Posez des questions :

  • “Comment tu as vécu la situation ?”
  • “Qu’est-ce que tu proposerais pour la suite ?”
  • “Comment je peux t’aider sur ce point ?”

Cela renforce la responsabilisation et la collaboration.

#7. Terminez par une ouverture

Le but est d’ancrer la progression, pas de clôturer le sujet brutalement.

Exemple : “On en reparle dans deux semaines pour voir comment ça avance ?”

Cela montre que vous accompagnez, sans contrôler.

 

Comment installer une culture du feedback dans votre entreprise ? 8 bonnes pratiques

Mettre en place une culture du feedback ne se fait pas en un claquement de doigts. C’est un changement progressif, qui demande de la clarté, de la cohérence et surtout… de la pratique.

#1. Montrer l’exemple au sommet de l’organisation (direction et manager)

La culture du feedback ne fonctionne que si les leaders montrent l’exemple.

  • Ils donnent du feedback régulièrement ;
  • Ils en demandent aussi à leurs équipes ;
  • Ils valorisent les initiatives et les ajustements.

Quand les managers adoptent les bons réflexes, le reste de l’équipe suit naturellement.

recrutement-cabinet-recrutement-interim

#2. Clarifier les règles du jeu

Pour que chacun ose donner et demander du feedback, il faut un cadre clair :

  • Pourquoi le feedback est important ?
  • Quand en donner ?
  • Sous quelle forme ?
  • Quels comportements encourager ou éviter ?

Formaliser ces éléments dans une charte, un guide ou lors de l’onboarding facilite l’alignement.

78% des professionnels des ressources humaines estiment qu’au sein de leur entreprise, l’attention est essentiellement portée sur la reconnaissance des résultats. Seuls 46% des entreprises considèrent également l’effort. Source : Les balbutiements de la reconnaissance au travail en France, Fidal, Anact et Aplitude, décembre 2023

#3. Former les managers et les équipes

Donner un feedback n’est pas inné. Recevoir un feedback non plus.

Proposez des workshops ou mini-formations sur :

  • les types de feedback ;
  • les méthodes (SBI, DESC…) ;
  • la communication non violente ;
  • l’écoute active.

Ces compétences deviennent vite un réflexe dans les échanges professionnels.

#4. Créer des rituels

La culture du feedback s’installe surtout dans le quotidien, pas dans les grands discours.

Quelques rituels efficaces :

  • Les 1:1 hebdomadaires ou bi-hebdo : parfaits pour faire le point, ajuster, encourager.
  • Les débriefs à chaud après un projet ou une réunion : ce qui a bien fonctionné / ce qu’on améliore.
  • Les “Start / Stop / Continue” de fin de mois : un format rapide pour aligner toute l’équipe.
  • Les feedbacks entre pairs : souvent oubliés, mais essentiels pour la collaboration.

Plus les moments de feedback sont intégrés au fonctionnement normal de l’équipe, plus cela devient naturel.

#5. Installer un cadre ouvert et bienveillant

Impossible d’instaurer une culture du feedback si les collaborateurs ont peur d’être jugés ou sanctionnés.

Quelques clés :

  • Bannir les remarques humiliantes ou ironiques ;
  • Séparer la personne du comportement ;
  • Remercier systématiquement pour un feedback reçu ;
  • 1dopter un ton bienveillant et factuel.

La sécurité psychologique est la condition N°1 pour que chacun ose s’exprimer.

Entre 2022 et 2024, les employés qui ont reçu une reconnaissance “de qualité” étaient 45 % moins susceptibles d’avoir quitté leur entreprise dans les deux ans suivants. Source : The Human-centered workplace, Gallup & Workhuman, 2024

 

#6. Encourager la demande de feedback

Le feedback n’est pas uniquement “descendant”.

Une vraie culture du feedback existe lorsque les collaborateurs osent demander des retours.

Pour encourager cela :

  • Montrez l’exemple : les managers doivent eux aussi demander du feedback ;
  • Valorisez ceux qui en demandent ;
  • Rappelez que demander un retour n’est pas un signe de faiblesse, mais de professionnalisme.

#7. Intégrer le feedback dans les processus RH

Pour ancrer cette culture dans la durée, faites du feedback un réflexe dans vos moments clés :

  • Onboarding ;
  • Entretiens annuels ;
  • Bilans de compétences ;
  • Promotions ;
  • Revues de performance.

Le message devient clair : ici, on progresse ensemble.

#8. Outiller le feedback

Des outils peuvent faciliter la mise en place :

  • Questionnaires pulse ;
  • Espaces collaboratifs pour les retours ;
  • ATS ou solutions RH intégrant des modules de feedback ;
  • Templates pour guider les managers.

L’objectif n’est pas de tout formaliser, mais de rendre le feedback accessible et simple.

digitalisation services aux entrerpises

Le rôle clé du manager dans la culture du feedback

Un impact important sur l’engagement

Le manager est l’acteur central de la culture du feedback. Ce n’est pas un simple relais : c’est le point de contact quotidien avec les équipes et le premier facteur d’engagement. Selon Gallup, les managers expliquent près de 70 % de la variance du niveau d’engagement. Autrement dit, ce n’est pas la stratégie ou les outils qui font la différence… mais la qualité du management.

Son rôle est particulièrement visible lorsqu’il s’agit de feedback. Dans les équipes où les managers donnent des retours réguliers et constructifs, les collaborateurs sont deux fois plus engagés et trois fois moins susceptibles de quitter l’entreprise*. À l’inverse, un feedback rare ou mal formulé entraîne démotivation, tensions et baisse de performance. En France, 82 % des salariés* estiment d’ailleurs que le comportement de leur manager influence directement leur bien-être au travail.

Entre rituels et exemplarité : le manager façonne la culture

Le manager a aussi la capacité de ritualiser le feedback : 1:1 réguliers, débriefs de projets, célébration des réussites… C’est lui qui transforme le feedback en pratique naturelle plutôt qu’en rendez-vous exceptionnel et anxiogène. Par sa posture, il montre que le feedback n’est ni un jugement ni une sanction, mais un outil de progression.

Enfin, un manager exemplaire, qui demande lui-même du feedback et reconnaît ses axes d’amélioration, rend la démarche légitime et encourageante pour toute l’équipe.

En résumé : le manager est le pilier de la culture du feedback. Investir dans sa formation, son attitude et ses pratiques, c’est investir dans la performance, l’engagement et la sérénité de toute l’organisation.

*Sources : Employee Performance & Impact Trends, Quantum Workplace, 2025 / Etude .becoming pour La Compagnie des Lavandières, 2025

Comment faire des managers de vrais leviers de la culture du feedback ?

#1. Les former à la posture de feedback 

  • Mettre en place des formations internes ou ateliers sur l’art du feedback (comment le donner, le recevoir, le structurer : méthodes DESC, SBI, feedforward…) ;
  • Former aussi à l’intelligence émotionnelle pour mieux comprendre les réactions, adapter le ton et choisir le bon moment. Cela favorise l’empathie, écoute et respect, indispensables pour un feedback efficace.

#2. Instaurer des rituels de feedback structurés 

  • Encourager les 1:1 réguliers entre manager et collaborateurs pour des retours fréquents, sincères, et dans un cadre bienveillant ;
  • Formaliser des débriefs après projets, réunions ou livrables ; pas uniquement pour pointer ce qui ne va pas, mais pour valoriser ce qui a bien été fait ;
  • Favoriser le feedback à deux sens : le manager donne, mais il sollicite aussi le retour de ses équipes sur son propre management.

#3. Créer un cadre sécurisant et culturel 

  • Définir une charte de feedback / culture interne qui explicite les règles : bienveillance, factuel, respect, intention constructive. Cela rassure et donne un cadre clair ;
  • Encourager la transparence et la confiance : un manager qui admet ses propres axes d’amélioration donne l’exemple ;
  • Valoriser les initiatives et les bonnes pratiques : reconnaître les managers qui donnent un bon feedback, montrer les résultats concrets (meilleure performance, engagement, bien-être…).

 

Conclusion

Instaurer une culture du feedback ne relève pas d’un simple outil RH ou d’une nouvelle mode managériale. C’est un changement profond dans la manière de collaborer au quotidien. Dans un contexte où seuls 53 % des salariés se sentent réellement reconnus, le feedback n’est plus un “nice to have” : c’est un levier essentiel de performance, d’engagement et de bien-être au travail.

Donner du feedback régulièrement, créer des rituels, encourager la transparence, former les managers, développer la capacité à recevoir des retours… tout cela participe à construire un environnement plus sain, plus humain et plus efficace. Une culture où chacun sait ce qu’on attend de lui, se sent valorisé et peut progresser en continu.

La bonne nouvelle, c’est que cette transformation ne nécessite pas de révolution. Elle commence souvent par de petits gestes : un point 1:1 mieux structuré, un encouragement formulé au bon moment, une demande de retour exprimée simplement. Des gestes simples, répétés, qui changent tout.

En fin de compte, une culture du feedback, c’est une culture où l’on grandit ensemble. Et c’est probablement l’un des meilleurs investissements qu’une entreprise puisse faire, pour ses équipes, pour sa marque employeur et pour sa performance durable.


Bibliographie, sources :

Cynthia
Je suis créatrice de contenus RH chez Flatchr. Ma mission : vous aider à recruter mieux (et plus vite), sans vous noyer sous les articles à rallonge. Sur ce blog, je décrypte les tendances RH, je partage des conseils concrets et des retours d’expérience pour booster vos pratiques de recrutement. Le tout, avec une bonne dose de clarté, d’humain… et parfois même d’humour

Gagnez du temps avec l'ATS n°1 en France

Simplifiez votre quotidien. Avec Flatchr : créez une offre, diffusez-la, recrutez et gérez vos candidats à un seul endroit !