- Blog
- Gestion des talents
- Comment bien mener un entretien individuel quand on est manager ?
Comment bien mener un entretien individuel quand on est manager ?
L’entretien individuel est souvent vu comme un moment un peu formel, parfois même redouté… alors qu’il pourrait être l’un des rendez-vous les plus utiles de l’année. Un temps où l’on met de côté le quotidien pour parler de ce qui compte vraiment : le travail, les réussites, les difficultés, l’évolution, et la façon de mieux avancer ensemble.
Bien mené, cet entretien renforce la confiance, clarifie les attentes et donne un vrai coup de boost à la relation manager - collaborateur. Mal préparé, il devient un échange vague, frustrant… et inutile.
Dans cet article, on reprend tout depuis le début : à quoi sert l’entretien individuel, les obligations, comment le préparer, le rôle du manager et les questions types à poser.
Parce qu’un bon entretien, ce n’est pas un rituel RH. C’est un super outil de management.
SOMMAIRE
- Qu'est-ce qu'un entretien individuel ?
- Pourquoi l’entretien individuel est indispensable ?
- Quelles sont les obligations liées à l'entretien individuel ?
- Le rôle du manager dans l’entretien individuel
- Comment préparer efficacement un entretien individuel quand on est manager ?
- Que faire après l’entretien individuel ?
Qu'est-ce qu'un entretien individuel ?
Un entretien individuel, c’est un moment à part entre un manager et son collaborateur. Pas une réunion opérationnelle. Pas un bilan de fin d’année expédié entre deux urgences. C’est un échange structuré, régulier, où l’on prend le temps de parler de ce qui compte vraiment :
- Les réussites ;
- Les difficultés ;
- Les objectifs ;
- L’évolution ;
- Et… la façon dont on peut mieux travailler ensemble.
Il peut prendre plusieurs formes : entretien annuel, entretien professionnel, one-to-one mensuel, entretien de performance ou même entretien de recadrage quand il le faut.
Mais l’idée reste la même : offrir un espace d’écoute et de feedback pour aligner, clarifier et faire progresser.
Un rendez-vous qui, bien mené, peut vraiment changer la dynamique d’une équipe.
Quand a lieu l’entretien individuel ?
L’entretien individuel n’a pas une seule date possible. Il s’adapte au rythme de l’entreprise… et surtout aux besoins du collaborateur.
En général, il a lieu :
- Une fois par an pour l’entretien annuel d’évaluation ;
- Tous les deux ans pour l’entretien professionnel (obligatoire) ;
- Toutes les 1 à 4 semaines pour les one-to-one réguliers ;
- A tout moment lorsqu’une situation particulière demande un échange approfondi : prise de poste, difficultés, tensions, réajustement des objectifs, préparation d’une évolution, etc.
L’idée, ce n’est pas de remplir un calendrier RH. C’est de créer des moments où l’on prend vraiment le temps de se parler, d’aligner les attentes et d’éviter que les petits sujets deviennent de gros problèmes.
Bref, un entretien individuel a lieu quand c’est prévu… et aussi quand c’est nécessaire.
Combien de temps doit durer l’entretien individuel ?
Un entretien individuel ne doit pas durer une éternité… mais pas non plus quinze minutes chronomètre en main. En général :
- 30 à 45 minutes pour un one-to-one régulier ;
- 1 heure pour un entretien individuel plus complet ;
- 1h30 maximum pour un entretien annuel ou un échange qui touche à l’évolution, aux objectifs ou à la performance.
L’essentiel, ce n’est pas la durée. C’est de laisser assez d’espace pour parler sans se presser, poser des questions, clarifier, et repartir avec des actions concrètes. Si l’échange est trop court, on survole. S’il est trop long, on s’égare.
Le bon entretien, c’est celui qui va à l’essentiel… et qui permet au collaborateur comme au manager de ressortir vraiment alignés.
Qui doit mener l’entretien individuel ?
L’entretien individuel doit être mené par le manager direct du collaborateur. C’est la personne qui travaille avec lui au quotidien, qui voit ses progrès, ses difficultés, ses réussites… bref, celle qui peut réellement évaluer et accompagner.
Le service RH peut cadrer la méthode, fournir des outils ou intervenir sur certains sujets (formation, évolution, obligations légales) ; mais l’échange principal, celui qui compte vraiment, doit rester entre le manager et son collaborateur.
Pourquoi ? Parce qu’un entretien individuel, ce n’est pas un exercice administratif. C’est un moment de relation, de confiance et de transparence. Et cette relation-là, personne ne peut la remplacer.

Pourquoi l’entretien individuel est indispensable ?
L’entretien individuel est indispensable pour une raison simple : il crée un espace que le quotidien ne laisse jamais vraiment. Un moment où l’on met sur pause les urgences pour parler de ce qui fait avancer, ou bloquer, la collaboration.
Concrètement, il permet de :
- Donner de la reconnaissance, ce dont beaucoup de salariés manquent encore ;
- Clarifier les attentes : plus de zones floues, chacun sait où il va ;
- Identifier les difficultés avant qu’elles ne deviennent des problèmes ;
- Aligner les objectifs et ajuster ce qui doit l’être ;
- Accompagner la progression : compétences, méthodes, organisation ;
- Renforcer la confiance entre manager et collaborateur.
Et au-delà de l’individu, c’est l’entreprise qui y gagne : moins de frustrations, une meilleure communication, des équipes plus engagées… donc plus performantes.
En résumé : un entretien individuel bien mené, c’est un petit investissement pour un très grand impact.
Quelles sont les obligations liées à l'entretien individuel ?
L’entretien individuel n’est pas qu’un bon rituel managérial. Il est aussi encadré par quelques obligations légales que les entreprises doivent connaître.
Ce que dit vraiment la loi
En France, la loi impose un entretien professionnel tous les deux ans. Il porte sur le parcours du collaborateur, ses compétences, ses envies d’évolution et les formations possibles.
Tous les six ans, cet entretien fait l’objet d’un bilan récapitulatif pour vérifier que le salarié a bien bénéficié :
- D’au moins une formation ;
- D’une progression salariale ou professionnelle ;
- Et/ou d’une certification (VAE, CPF…).
C’est la seule obligation légale en matière d’entretiens.
À côté de ça, l’entretien annuel ou les one-to-one réguliers ne sont pas imposés par la loi, mais fortement recommandés pour piloter la performance et maintenir une bonne communication.
L’entretien individuel est-il obligatoire ?
Oui… et non. Tout dépend de quel entretien on parle.
- L’entretien professionnel (tous les 2 ans) → Obligatoire pour toutes les entreprises, quel que soit leur effectif ;
- L’entretien annuel d’évaluation → Pas obligatoire, mais largement pratiqué ;
- Les entretiens réguliers (mensuels, trimestriels) → Facultatifs, mais précieux pour éviter les non-dits et garder le cap.
En résumé : la loi ne force pas les managers à créer une vraie culture du feedback… Mais l’expérience montre que les entreprises qui s’y engagent s’évitent bien des problèmes et gagnent en engagement.
Le rôle du manager dans l’entretien individuel
Dans un entretien individuel, le manager n’est pas un juge. Il n’est pas là pour “noter”, sanctionner ou pointer les défauts. Son rôle est bien plus large… et beaucoup plus utile.
Créer un espace de confiance
Un bon entretien commence par un climat où le collaborateur se sent libre de parler. Pas de posture autoritaire, pas de discours descendant. Juste un échange honnête, respectueux et orienté solutions.
Écouter vraiment
Le manager doit écouter plus qu’il ne parle. Comprendre ce qui motive, ce qui bloque, ce qui pourrait être amélioré. Poser des questions ouvertes. Reformuler. Clarifier.
C’est simple, mais très puissant.
Donner un feedback clair et constructif
Le collaborateur a besoin de savoir ce qui va bien… et ce qui peut être ajusté.
Pas dans le flou, pas dans le jugement. Avec des faits, des exemples, et un objectif commun : progresser ensemble.
Aligner sur les objectifs
L’entretien est le moment idéal pour remettre tout le monde sur la même trajectoire. Où allons-nous ? Qu’est-ce qu’on attend concrètement ? Comment mesurer la réussite ?
Un bon manager sait rendre les objectifs compréhensibles et motivants.
Détecter les besoins et accompagner la progression
Compétences à renforcer ? Projet professionnel à construire ? Ressources ou formation à prévoir ?
Le manager doit repérer les besoins et ouvrir des portes, pas les fermer.
Assurer le suivi
Le rôle du manager ne s’arrête pas à la fin de l’entretien. Il doit transformer les décisions en actions, vérifier l’avancement, et maintenir le dialogue tout au long de l’année.
En résumé : un manager ne “fait pas passer” un entretien individuel.
Il accompagne. Il écoute. Il valorise. Et il crée les conditions pour que son collaborateur réussisse.

Comment préparer efficacement un entretien individuel quand on est manager ?
Un bon entretien individuel ne s’improvise pas. Il se prépare.
Pas besoin d’y passer des heures, mais quelques étapes simples suffisent pour arriver confiant, structuré… et vraiment utile pour son collaborateur.
#1. Revenir sur les faits, pas sur les impressions
Avant l’entretien, rassemblez :
- Les objectifs fixés ;
- Les résultats obtenus ;
- Les réussites marquantes ;
- Les points de friction éventuels ;
- Les retours déjà donnés au fil de l’eau.
Le but : arriver avec des éléments concrets, pas des ressentis vagues.
#2. Identifier les sujets importants à aborder
Performance, organisation, collaboration, motivations, ambitions… Sélectionnez les thèmes qui comptent vraiment.
Un entretien réussi, c’est un entretien qui va à l’essentiel.
#3. Préparer du feedback clair
Notez quelques exemples précis : un succès, une progression, un comportement à améliorer. Cela évite les formulations floues du type “tu devrais être plus organisé”, qui n’aident personne.
#4. Anticiper les questions du collaborateur
Formations professionnelles, évolution, charge de travail, reconnaissance… Plus vous anticipez, mieux vous répondrez.
Et surtout : vous montrez que vous prenez l’échange au sérieux.
5. Prévenir le collaborateur
Partagez en amont les grandes lignes : thèmes, objectifs, éventuellement une grille d’auto-évaluation. Un entretien n’est jamais une surprise, c’est un rendez-vous préparé à deux.
Quelles sont les questions à poser lors d'un entretien individuel ?
Pas besoin de multiplier les questions. L’important, c’est qu’elles ouvrent la discussion et donnent de vraies informations. Voici une sélection simple et efficace :
Pour parler de l’année / période écoulée
- De quoi es-tu le plus fier ?
- Qu’est-ce qui a bien fonctionné pour toi ?
- Qu’est-ce qui t’a posé des difficultés ?
Pour comprendre le quotidien
- Qu’est-ce qui te motive le plus dans ton travail aujourd’hui ?
- Quels irritants devrions-nous éliminer en priorité ?
- Comment te sens-tu dans l’équipe / dans ton rôle ?
Pour parler compétences et progression
- Sur quoi as-tu le plus progressé ?
- Y a-t-il des compétences que tu aimerais développer ?
- De quoi aurais-tu besoin pour être plus efficace ?
Pour regarder vers l'avenir
- Quels objectifs te semblent prioritaires pour les prochains mois ?
- Comment puis-je mieux t’accompagner ?
- Où te vois-tu évoluer dans l’entreprise ?
Des questions simples, mais qui ouvrent de vraies conversations.
Le déroulé type d’un entretien individuel
Pour garder un cadre clair sans tomber dans la rigidité, voici une structure en cinq étapes.
#1. Mettre à l’aise et rappeler le cadre
Quelques minutes pour se poser, briser la glace, rappeler l’objectif : “On prend un moment pour faire le point, aligner nos attentes et préparer la suite.”
#2. Laisser le collaborateur s’exprimer
Commencez par son regard à lui : bilan, ressentis, réussites, difficultés. C’est sa parole qui pose le terrain.
#3. Partager votre évaluation et votre feedback
Avec des faits, des exemples, du positif… et des pistes concrètes d’amélioration. Pas de jugement, pas de procès. Un échange.
#4. Fixer ensemble les objectifs et moyens d’y arriver
Objectifs SMART, plan d’action, besoins en formation, priorités… On repart avec quelque chose de clair, simple et atteignable.
#5. Conclure et formaliser
Synthèse des points clés, décisions prises, prochaines étapes. Et si possible, la date du prochain point. La boucle est bouclée.
.jpg?width=7952&height=5304&name=two-woman-chatting-1311518%20(wecompress.com).jpg)
Que faire après l’entretien individuel ?
L’entretien individuel ne s’arrête pas quand on referme la porte de la salle de réunion. La vraie valeur se joue après, dans ce qu’on en fait au quotidien.
#1. Rédiger un compte rendu clair
Pas besoin d’un roman. Juste une synthèse simple :
- Ce qui a été dit ;
- Ce qui a été décidé ;
- Ce qui doit être fait.
Un document court, partagé rapidement, pour éviter les malentendus et garder une trace.
#2. Valider ensemble les prochaines étapes
On vérifie que tout est bien compris : les objectifs, les priorités, les moyens mis en place.
Un “on est alignés ?” peut éviter beaucoup de frustrations plus tard.
#3. Mettre en place les actions concrètes
Formations, accompagnement, ajustement de la charge de travail, nouveaux outils…
Le collaborateur avance, mais le manager aussi. Un engagement non suivi, c’est le meilleur moyen de décrédibiliser l’entretien.
#4. Maintenir le dialogue dans la durée
On ne reparle pas de tout ça douze mois plus tard. On suit régulièrement : un point rapide, un message, un échange informel.
Ces petits moments maintiennent le lien et montrent que l’entretien n’était pas une formalité.
#5. Préparer déjà le prochain rendez-vous
Observer les progrès, noter les points importants, garder un historique… Tout cela facilite énormément l’entretien suivant.
Que faire si le collaborateur est en désaccord avec vous ?
Un désaccord en entretien individuel, ce n’est pas un échec. C’est même souvent un signe que le collaborateur s’implique et veut faire avancer les choses. L’important, c’est la façon dont on gère le moment.
- Accueillir le désaccord sans se braquer : on écoute, on ne coupe pas la parole. Le but n’est pas d’avoir raison, mais de comprendre ce qui se joue ;
- Creuser pour comprendre l’origine du désaccord : est-ce un malentendu ? Une différence de perception ? Un objectif mal formulé ? Un manque de contexte ? Poser quelques questions suffit souvent à clarifier la situation ;
- Revenir aux faits : les faits apaisent. Ils évitent les débats d’opinion, les interprétations et les “tu penses que”. Plus on ancre la discussion dans le concret, moins elle devient émotionnelle ;
- Reconnaître ce qui peut l’être : on n’a pas toujours raison, et reconnaître un point, même petit, montre que l’échange est ouvert et honnête. C’est souvent ce qui débloque la discussion ;
- Expliquer votre point de vue avec transparence : pourquoi vous avez cette perception et ce que vous attendez concrètement ;
- Chercher une solution commune : on n’a pas besoin d’être 100 % d’accord pour avancer. Mais on doit trouver un terrain clair et partagé : un objectif ajusté, un plan d’action, un délai, un soutien supplémentaire… ;
- Clore l’échange de manière constructive : on résume ce qui a été compris, ce qui a été décidé et comment on va suivre la suite. Le collaborateur repart avec une vision claire, pas avec un conflit ouvert.
En résumé : un désaccord n’est pas un problème.
C’est une opportunité de mieux se comprendre, de clarifier les attentes et de renforcer la relation.
Tout dépend de la façon dont on le traverse… et un manager calme, factuel et à l’écoute fait toute la différence.
Conclusion
L’entretien individuel n’est pas un exercice RH de plus dans le calendrier. C’est un vrai moment de clarté et d’alignement entre un manager et son collaborateur.
Bien préparé, bien mené et bien suivi, il est un outil puissant : il renforce la confiance, donne du sens, débloque des situations et fait progresser toute l’équipe.
Ce n’est pas la forme qui compte, ni la durée. C’est la qualité de l’échange. Écouter vraiment. Donner du feedback clair. Fixer un cap commun. Et tenir ses engagements après l’entretien.
Bref : un entretien individuel réussi, c’est un entretien qui améliore la relation… et le quotidien de travail. Et ça, aucune procédure ne pourra jamais le remplacer.